C’est l’événement du jeudi, enfin de ce jeudi : le journaliste Jean-François Kahn vient de s’éteindre ce jour à l’âge de 86 ans.
L’auteur de « L’Horreur médiatique « (2014) a à son actif un long parcours dans la presse, écrite particulièrement, mais également à la radio et à la télévision.
Licencié d’histoire, il débute sa carrière de publiciste (journaliste) en 1959 dans les colonnes de Paris-Soir L’Intransigeant. Il est alors envoyé en Algérie pour couvrir la guerre. On le retrouve au début des années 60 au Monde, puis à L’Express. C’est dans cet hebdomadaire qu’il couvre, avec Jacques Dérogy, les suites de l’enlèvement de Ben Barka, homme politique marocain, opposant au roi Hassan II, kidnappé fin octobre 1965. On le retrouve fin 1966, reporter au Vietnam.
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Éditorialiste à Europe N°1 en 1971, il devient directeur des Nouvelles littéraires.
Dans les années 70-80, il rejoint la radio du service public, en animant sur France-Inter des émissions autour de la chanson.
Le 8 novembre 1984, il lance un nouveau magazine : L’Événement du jeudi. Nous publions ci-après la Une et le premier éditorial. Cet hebdo s’arrête en 2001.
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En 1997, il lance l’hebdomadaire Marianne qui va rencontrer un vrai succès qui se poursuit aujourd’hui encore.
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Venu du parti communiste dans les années 50, Jean-François Kahn va se situer au fil du temps plutôt au centre ; il refuse le clivage gauche-droite.
Nul n’est parfait, en effet au moment de l’affaire DSK en novembre 2011, JFK estime au micro de France-Culture qu’il n’y avait certainement pas eu de « tentative violente de viol » mais un simple « troussage de domestique ». Ben voyons ! L’opinion publique et plusieurs associations féministes sont choquées par ces propos. Même Claude Guéant, l’ancien ministre de l’Intérieur de Nicolas Sarkozy trouve les propos du journaliste « scandaleux »… JFK présente des excuses publiques, mais trop tard le mal est fait. Il va prendre du recul pour se faire un peu oublié, voire de la distance : en 2012, il continue à écrire pour le quotidien belge Le Soir et publie plusieurs livres durant cette dernière décennie.
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Avec sa disparition aujourd’hui, on attend de savoir comment la presse satirique va titrer l’événement. Oseront-ils titrer à Charlie-Hebdo ou au Canard enchaîné : « Jeudi 23 janvier : Jean-François cane ! » ?
Pascal Roblin