Il y a quelques semaines est sorti sur les écrans français un film signé Guillaume Nicloux : « Sarah Bernhardt la divine » avec dans le rôle principal Sandrine Kiberlain.
Sarah Bernhardt (1844-1923), c’est la première comédienne star française, connue en son temps dans le monde entier. Nous avons retrouvé dans les collections du Centre de la Presse quelques Unes sur cette grande comédienne qui a marqué son temps.
La première illustration est la Une de l’hebdomadaire La Une illustrée du 16 décembre 1877. On y voit Sarah Bernhardt, âgée alors de 33 ans, dans le rôle de Doña Sol en train de donner la réplique à un grand acteur de l’époque Mounet-Sully (1841-1916) qui joue le rôle d’Hernani dans cette célèbre pièce du même nom, écrite en vers par Victor Hugo. Ce dernier va déclarer en s’adressant à la comédienne : » Vous vous êtes vous-même couronnée reine, reine deux fois, reine par la beauté, reine par le talent. » Cette pièce a été jouée pour la première fois en 1830 avec d’autres comédiens.
Le deuxième illustration date du 21 avril 1912. On y voit Sarah Bernhardt à la Une du Soleil du dimanche illustré, habillée dans le costume de son rôle de la Reine Elizabeth, une pièce du dramaturge Émile Moreau.
Le troisième visuel provient de L’Illustration du 24 janvier 1914, six mois avant le début de la Première Guerre mondiale. Le dessin publié à la Une est signé José Simont. Il nous montre Sarah Bernhardt en train de s’adresser à son public, lors d’une conférence qu’elle a donnée à Paris sur « l’art de la diction ». La veille, elle s’est vue remettre la Légion d’honneur.
La quatrième illustration date du 24 juin 1917, en pleine Grande Guerre. C’est la Une de la revue hebdomadaire Les Annales. Elle nous montre Sarah Bernhardt, 73 ans, dans le rôle d’Hécube/ On lit à ce propos en pages intérieures : Hécube est une « piéce en un acte, représentée aux Etats-Unis par Mme Sarah Bernhardt et sa troupe. Ce drame, encore inconnu en France, est joué depuis bientôt un an en Amérique. Il a pour auteurs M. René Chavance et M. Maurice Bernhardt, fils de l’illustre tragédienne. Il a valu à sa glorieuse interprète le dernier et le plus émouvant des triomphes qu’elle ait obtenus. Sous les traits de la douloureuse Hécube, Sarah Bernhardt exprime la fermeté résignée, incarne l’âme et le cœur des mères de France.
Ce sont elles que les spectateurs du nouveau monde, saisissant l’allusion, ont acclamées. Nos lectrices ne seront pas moins touchées des sentiments contenus dans cette œuvre noble et humaine. » Le périodique publie le texte de la pièce, à priori jamais jouée en France. Bizarrement, cette pièce ne figure d’ailleurs pas sur Wikipédia dans la liste des pièces jouées par la comédienne. Comme quoi cette encyclopédie en ligne n’est pas 100% fiable.
Dans le film, il est évoqué la liaison passionnelle de Sarah Bernhardt et du comédien Lucien Guitry, le père de Sacha du même nom. Nous avons retrouvé la Une de la revue Théâtre de février 1913 avec Lucien Guitry dans le rôle de Hajj dans la pièce Kismet d’Edward Knoblauch, qui s’est jouée à l’époque au théâtre… Sarah Bernhardt.
