Ilissos, vous connaissez ? Si vous recherchez dans vos cours de mythologie grecque, vous retrouverez qu’il s’agit d’un demi-dieu, fils de Poséidon et de Déméter. Le nom de cette divinité a été attribué à un minuscule fleuve grec qui traverse Athènes ; rivière aujourd’hui en grande partie canalisée et souterraine qui trouve son embouchure dans le golfe Saronique. C’est au bord de ce cours d’eau, près de l’Olympéion (le temple athénien de Zeus) que se tient le fameux dialogue de Socrate et de Phèdre à propos de la beauté.
Mais pour ce qui nous concerne, Ilissos est le titre donné à ce périodique dont le siège social n’est pas situé sur les bords de ce fleuve, mais à 2.100 km de là, au 14 de la rue Sourdière, à quelques encâblures des quais parisiens de la Seine. Il ne faut pas remonter également à l’Antiquité pour assister à la création de cette « lettre d’analyse et d’information », elle a été fondée en juillet 2002, il y a donc vingt ans !
Le lien entre cette publication française et la rivière grecque ? La réponse se situe sous le titre, à la Une des numéros récents : « Tel Socrate sur les rives de l’Ilissos, aider chacun à exercer sa liberté de jugement dans les affaires de la cité ».
Belle mission pour les créateurs de cette lettre de huit pages format A4, paraissant six fois par an, vendue uniquement par abonnement. Mais d’ailleurs qui sont-ils ? Henri Pigeat et Alain Magnier sont les deux principaux publicistes de cette feuille. Neuf autres noms figurent dans l’ours du numéro un dont deux qui continuent, vingt ans après, à participer à cette belle odyssée print et web : Jean-Charles Paracuellos et Keith Spicer. On notera qu’il n’y avait qu’une seule femme à l’origine, mais qu’il n’y en a plus aujourd’hui… Une affaire d’hommes donc, pourrait-on dire en souriant.
Henri Pigeat, directeur de publication et chroniqueur politique d’Ilissos, est un chef d’entreprises de presse, journaliste et universitaire français, énarque de formation. Il a dirigé l’Agence France Presse (AFP) pendant plus de dix ans. Il mène parallèlement une activité de recherche, d’enseignement et d’essayiste sur l’information, le journalisme et les médias dont il est reconnu comme un expert en France et à l’étranger. À noter qu’il nous a fait l’honneur en 2021 de préfacer le second ouvrage du Centre de la Presse, La Seconde Guerre mondiale sous le regard de la Presse.
Alain Magnier, avec son double parcours d’études supérieures, ESSEC et ESSAM, est un ingénieur-conseil en administration des entreprises et en développement économique des collectivités locales. Il a été, par ailleurs, élu local pendant dix-huit ans à Gibles dans la Saône-et-Loire et même président du Parti Radical de Gauche du département.
Jean-Charles Paracuellos est un polytechnicien spécialisé dans les télécommunications. Il est le créateur du site www.Ilissos.com. Il a fait sa carrière dans l’administration des médias et le conseil. Il est, entre autres, le co-auteur avec Henri Pigeat d’un article intitulé « L’Argent des médias » paru en 2006 dans la revue Le Temps des médias.
Keith Spicer est un universitaire, fonctionnaire, journaliste et écrivain canadien. Il fut le premier commissaire aux langues officielles du Canada. Il a été également président de l’Autorité canadienne de Régulation des Télécommunications et de la Télévision.
Depuis son premier numéro, Ilissos se définit comme étant « la lettre de la liberté en action », avec comme démarche de vouloir « inciter à la réflexion sans imposer sa vérité en avançant des questions ». Henri Pigeat écrit alors dans sa première chronique : « Cette publication voudrait contribuer à ce que le débat public corresponde un peu plus aux réalités, à ce que les mots retrouvent leur sens et à ce que la liberté redevienne, au sens plein du terme, le principe de fonctionnement de notre démocratie ». Alain Magnier de compléter en page 2. Pour lui, Ilissos doit être « un pont entre la pensée et l’action […] Il s’adresse à tous les décideurs économiques, sociaux, culturels, et bien sûr administratifs et politiques. […] Totalement indépendant de tout parti politique, de toute tendance philosophique ou de tout intérêt économique, Ilissos n’est rien d’autre qu’un groupe d’individus soucieux des intérêts de la Cité, c’est-à-dire soucieux de politique, non pour conquérir une quelconque place, mais au contraire pour aider au développement de la conscience collective. »
Vingt ans après et 170 numéros plus tard, le postulat d’origine semble avoir été respecté. Le comité de rédaction compte d’autres noms venus de divers horizons professionnels et de pensée, des « personnalités indépendantes, experts reconnus du monde des affaires, de l’administration publique, de l’université et des médias » : Geoffroy d’Aumale, Jacques Barraux, Philippe Brongniart, Bernard Cieutat, Jacques Darmon, Georges Murray, Michel Horps, Jean-François Lacronique et le dessinateur Armando.
Diverses rubriques composent cette publication : une chronique politique à la Une (Henri Pigeat), un ou plusieurs dossiers développés, « Vu d’ailleurs », « Leçons de l’Histoire », « Dissonances », « Le livre du mois », « En savoir plus », « Médias et opinions ».
Pour se donner une idée du contenu, voilà quelques sujets abordés dans le numéro de novembre/décembre 2022 : « Inflation opportune », « Dette publique, dette du citoyen », « L’Allemagne dans l’incertitude », « Brexit toujours », « Musk et Twitter, vérité politique », etc.
À cette publication, il faut rajouter le site internet qui vient la compléter et l’enrichir en permanence. On retrouve de nombreux textes publiés dans la lettre, des débats, des tribunes, des tableaux de bord, etc.
Bref, en ces périodes troubles dans lesquelles les incertitudes sont plus importantes que les vérités, Ilissos apparaît comme un excellent outil pour étoffer sa réflexion, pour éclairer l’horizon et aider ainsi à une bonne compréhension du monde, si nécessaire pour faciliter parfois les bonnes prises de décisions.
Bon anniversaire Ilissos !
Pascal Roblin
