Nous fêtons aujourd’hui le 220ᵉ de la naissance de Victor Hugo.
En effet, Victor Hugo est né à Besançon le 26 février 1802.
Après son décès le 22 mai 1885, le journal La Lanterne publie le lendemain dans son supplément une longue rétrospective de celui qui est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands auteurs français si ce n’est le plus grand.
Ce journal fait partie de notre collection. Voici quelques extraits.
« La France et le monde entier, — car il était admiré avec un égal enthousiasme dans les deux hémisphères, viennent de faire une terrible et irréparable perte ! VICTOR HUGO EST MORT
Il s’est éteint hier dans sa demeure, au milieu des siens désespérés, et qui se sont bercés, jusqu’à la suprême minute, de l’espoir de voir l’illustre vieillard triompher encore de la maladie […] le plus grand génie des temps modernes a cessé d’être ! Le poète immense, l’écrivain sublime, le penseur profond, l’apôtre ardent de l’humanité n’est plus ! […] »
« Le plus illustre des poètes contemporains naquit à Besançon le 26 février 1802. Fils du capitaine Sigisbert Hugo (plus tard général et créé comte par Napoléon), et de la fille d’un armateur de Nantes, Sophie Trébuchet.
[…]
La fécondité précoce du jeune poète se fit remarquer sur les bancs mêmes d’une petite école, la pension Cordier, où il fut placé. De treize à dix-sept ans. il écrivit la matière de plusieurs volumes[…] En 1817, il envoya à l’Académie une épitre, les Avantages de l’Étude, qui fut jugée digne du prix, mais que l’on ne couronna pas, parce que l’on crut à une mystification : l’auteur y disait son âge. […]
Le général Hugo destinait son fils au métier des armes et le faisait préparer à l’Ecole polytechnique; […] mais sa voie littéraire était déjà trop bien tracée pour qu’on lui fit obstacle.
[…]
C’est sur la scène que Victor Hugo résolut de livrer la bataille décisive. Cromwell, qui ne pouvait être représenté, n’avait fait que poser théoriquement les bases de l’art nouveau. Amy Robsart, qui n’eut qu’une seule représentation à l’Odéon, fut sifflé d’une façon virulente.
[…]
V. Hugo devint un de ces écrivains dont chaque nouvelle œuvre fait sensation; il n’y eut plus pour lui de public indifférent, il n’eut que de bouillants disciples ou des détracteurs acharnés. Chacun de ses livres, chacun de ses drames fut un champ de bataille.
[…]
Mais avant de parler des œuvres rayonnantes qui ont marqué la seconde partie de sa carrière et qui datent de son exil sous le second Empire, il nous faut parler brièvement de l’homme politique.
A vrai dire, la politique ne lui avait jamais été étrangère. Royaliste, il avait énergiquement combattu pour son parti, en composant ses odes, dont le retentissement valait bien celui d’un article de journal ou d’un discours à la Chambre ; il avait chanté le retour des Bourbons, les héros de la Vendée, les victimes de la République. […] Victor Hugo se prononça entre autres en faveur de l’abrogation des lois d’exil ; il demandait le rappel des Bonaparte. […] Avec la gauche, il réclama l’abolition de la peine de mort, […] et rejeta l’ensemble de la Constitution; […] l’abolition des ateliers nationaux, repoussa le droit au travail, l’impôt foncier, l’impôt progressif, l’abolition du remplacement militaire, l’amendement Grévy
[…]
Lorsque sonna l’heure du coup d’État, […] Il fallut fuir. Victor Hugo gagna la Belgique, puis Jersey, d’où il signa une protestation contre les actes du 2 décembre et un appel aux armes ; il protesta de même contre le plébiscite du 20 décembre […] Installé à Jersey, puis invité à sortir: de l’île pour avoir protesté contre l’expulsion des trois autres proscrits, Victor Hugo se réfugia à Guernesey
[…]
La chute de l’Empire brisa enfin cet exil de vingt années.[…]Quelques jours après la révolution du 4 septembre, Victor Hugo revoyait enfin Paris et était accueilli, dès son arrivée à la gare, par d’enthousiastes acclamations[…]