À la télévision des lignes colorées dessinent progressivement le visage du vainqueur. Un crâne dégarni apparaît d’abord, est-ce celui de Giscard qui veut rempiler ou bien Mitterrand qui tente une troisième fois sa chance, après un face à face avec de Gaulle en 1965, et un autre avec VGE en 1974 ?
Mais le suspens retombe bien vite, c’est le portrait de François Mitterrand apparaît.
Le 10 mai 1981 devient un jour historique, Mitterrand est élu avec 51.76% des voix. Pour la première fois dans cette Vème République (qui a alors 23 ans), la gauche gagne une élection présidentielle.
Alors qu’avec cette victoire certains redoutent de voir les chars russes défiler sur les Champs Élysées, d’autres célèbrent la victoire, sous les orages. Dieu serait-il mécontent ?
Un renouveau s’amorce alors en politique. Le président Mitterrand restera en place pendant quatorze ans.
Une de ses premières décisions est de dissoudre l’Assemblée nationale. La force (tranquille) est avec lui et la gauche remporte la majorité absolue au Parlement, on parle d’une vague rose.
Parmi les faits marquants de cette présidence, on notera : l’augmentation du SMIC, la retraite à 60 ans, la cinquième semaine de congés payés, la Fête de la musique… et bien sûr l’abolition de la peine de mort.
Mais son mandat ne sera pas de tout repos. En 1986, la droite remporte la majorité à l’assemblée et le président nomme alors Jacques Chirac, Premier ministre. C’est la première cohabitation.
En 1988, le Sphinx, devenu Tonton, remporte une nouvelle fois les élections présidentielles. Son deuxième mandat sera marqué par le référendum sur le traité de Maastricht, par une seconde cohabitation, et sur le plan personnel par la révélation pour le grand public de l’existence de sa fille cachée, Mazarine Pingeot et par la dégradation de son état de santé dû à un cancer de la prostate décelé en 1981…
En 1995, il achève son second mandat en laissant la place à son ancien Premier ministre, Jacques Chirac. Il s’éteint des suites de son cancer le 8 janvier suivant.
Valentin CHAPUT