Le Centre de la Presse possède quelque 1.183 numéros et 1.069 doubles du magazine Science et Vie, dont le premier numéro, détenu également par l’association, remonte à avril 1913. Ce périodique s’appelait à l’époque La Science et la Vie. Une si belle âme mériterait une longévité éternelle.
Malheureusement, la revue mensuelle est actuellement menacée, et le supplice de ceux qui œuvrent au quotidien pour la publier ne date pas d’hier. Il y a un an déjà, Reworld Media, société férue d’informations commerciales sous forme journalistique, rachetait Science et Vie. Certains journalistes ont alors préféré quitté le navire (clause de cession). Résultat, la rédaction de ce magazine est passée de 29 à 19 journalistes. Ceux qui sont restés à bord doivent composer pour boucher les trous dans la cale, et sont forcés d’accueillir parmi eux des « Chargés de contenus », jeunes rédacteurs mal payés qui ont pour mission d’écrire des articles à des fins publicitaires… Les contenus sont parfois diffusés sur le net sans aucune vision préalable du rédacteur en chef.
Les journalistes de Science et Vie doivent également subir l’externalisation de certaines tâches comme la création d’infographies, faute d’embauche. Hervé Poirier, directeur de la rédaction, en total désaccord avec cette gestion, a fini par démissionner en septembre dernier. Cela a donné lieu à d’importantes grèves des journalistes, revendiquant l’indépendance éditoriale de leur périodique. Ce qui est à craindre avec une telle gestion, c’est, à terme, la disparition pure et simple du magazine papier, au profit d’une information uniquement digitale (et bien évidemment payante). Le Centre de la Presse soutient les journalistes qui composent la rédaction de Science et Vie et qui se battent pour que la qualité de cette revue perdure.
Violette Dubreuil