Ce 18 novembre 2020, Jean-Louis Servan-Schreiber est décédé, emporté par le coronavirus à l’âge de 83 ans.
Issu d’une famille incontournable, intimement ancrée dans le paysage de la presse française d’après-guerre, l’homme aux quatre initiales – JLSS – est bien décidé à révolutionner tout un panel de titres auxquels il va apporter, en plus d’investissements conséquents, des idées novatrices. Il transforme L’Express en 1964 (créé par son frère Jean-Jacques (JJSS) et François Giroud en 1953) pour en faire le premier newsmagazine – en bon français « magazine d’actualité » – de France, inspiré par les tendances américaines. C’est de cette rédaction qu’émergeront Le Nouvel Observateur, (anciennement France-Observateur) Le Point et plus tard Marianne, sur le même format.
Impossible de citer toutes les revues qu’il rachète, dirige, crée, métamorphose : L’Expansion en 1967, La Tribune en 1985, La Vie Économique au Maroc en 1994… Mais surtout Psychologies magazine en 1997, qu’il impose avec son épouse Perla, comme un incontournable de la presse féminine. En parallèle, le journaliste et patron de presse écrite s’intéresse à l’audiovisuel, en intervenant sur TF1, France Inter ou encore Europe 1. Il rachète Radio Classique dès 1983. À ses heures « perdues », il se mue en essayiste et en fervent défenseur des droits humains.
La presse perd en sa personne un éternel visionnaire, qui savait faire coïncider intérêts financiers et éditoriaux, sans qu’aucun ne prenne directement le pas sur l’autre. La presse de demain telle qu’elle était hier, en somme.
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